Le Messerschmitt Me 323 Gigant de Barcaggio le 29 Juillet 1943

Voilà un récit de l’attaque d’un bombardier B-26 américain contre un Messerschmitt Me 323 au large du Cap Corse. (6./TG 5 sous le numéro 1274)

« Par une belle matinée de Juillet 43,le « Wing Commander » MAYDWELL du Squadron 14 de la RAF effectuait avec son équipage une longue mission solitaire de repérage du trafic maritime et d’éventuels mouvements de troupes ennemies à proximité du littoral italien. Juste au Sud de l’Ile d’Elbe entre Corse et Italie,avec son « Marauder »III très faiblement armé en la circonstance (deux 12,7 en tourelle dorsale et une autre en tourelle de queue,c’est à dire à peine de quoi se défendre) le Wg Cdr aperçut soudain une importante formation de Ju52 et SM81/82 protégée par une escorte de Ju88 et de Me210.

Par instinct de conservation il s’éloigna et mit le cap sur Toulon.Peu après à 30 Km au large du Cap Corse il se trouva nez à nez avec un Me 323 E-1. Maydwell engagea le combat tout en sachant son adversaire beaucoup plus armé que lui .Dés la première passe du « Marauder » l’allemand descendit au ras des vagues où continua la lutte. Passe après passe en essuyant le feu du « Gigant » le bombardier moyen finit par mettre 3 moteurs HS et cribler le fuselage de l’énorme transport.Alors qu’ils atteignaient la cote corse,une nouvelle passe révéla au mitrailleur,le « Flight Lieutenant » Graham qu’il n’avait plus de munitions! Maydwell décida de tromper l’ennemi en feignant le coup de gràce:piqué assez peu prononcé tout en se rapprochant beaucoup plus du « Gigant » qu’il ne l’avait fait jusque là … La ruse réussit et le géant ,à la suite d’une manœuvre désespéré,se retrouva coincé face aux collines côtières…

 

Bien qu’à altitude zéro et avec 3 moteurs seulement il tenta un 1/2 tour pour éviter le relief,mais décrocha en perte de vitesse et alla s’éparpiller sur le sol. Une victoire hors du commun pour Maydwell ! La petit histoire raconte que les deux pilotes se sont rencontrés plus tard après la guerre et ont sympathisé

Aujourd’hui, il existe encore quelques restes de l’épave, l’avion était en aluminium sur structure tubulaire avec des ailes entoilées. Juste après le crash, les Italiens ont du éloigner les habitants du Cap qui venaient récupérer l’essence dans les réservoirs (dans les ailes), la carcasse de l’avion fut ferraillé, c’était de l’aluminium et à cette époque, cela avait une certaine valeur marchande. Le Me 323 avait dans son énorme ventre au moment du crash deux Volkswagen Kübelwagen et une chenillette.